Assemblée générale 2022
C’est en présentiel que s’est tenue notre Assemblée Générale 2022 mardi 12 décembre 2022 au Lycée Agricole La Vinadie à Figeac. Un rendez-vous annuel auquel adhérents, administrateurs, salariés et partenaires ont répondu présents après deux années d’AG en visio. L’occasion de faire le bilan de l’exercice 2021-2022 et de présenter nos perspectives pour 2023.
L’agriculture territoriale est au coeur de notre avenir. Les solutions d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui. Continuons à coopérer à dessein. La diversification et l’ancrage territorial seront notre levier de développement.
Pierre Lafragette, agriculteur à Viazac et Président de la coopérative Fermes de Figeac
Être producteurs du vivant, c’est la stratégie choisie avec le Conseil d’Administration pour continuer à accompagner durablement nos adhérents.
L’année 2022 nous aura toutes et et tous heurtée économiquement et socialement par ses crises. Celle de l’Ukraine a eu un impact direct sur nos adhérents, le monde agricole et sur notre métier premier : l’approvisionnement agricole. Une politique d’achat régulière nous a permis de tamponner l’augmentation du coût des matières premières. La mise en place de quotas sur les engrais nous a également permis de limiter l’impact des marchés. L’équipe des 6 conseillers agricoles s’organise pour répondre à l’accélération des mutations agricoles. Le nouveau service conseil et innovations agricoles accompagne les adhérents au quotidien : 80 d’entre eux sont aujourd’hui engagés dans un projet de développement agricole avec notre coopérative, que ce soit dans la recherche de nouvelles formes de rémunérations ou de nouvelles pratiques culturales ou d’élevage, dans le programme FET – Fermes En Transitions.
Des avancées sociétales et environnementales au cœur des projets de méthanisation
Depuis 2015, Fermes de Figeac accompagne 33 exploitations dans la réalisation de leurs 4 unités de méthanisation agricole en petits collectifs. 90 actifs agricoles sont engagés dans ces projets et 10 emplois locaux ont été créé. Au-delà de la production d’énergie – l’équivalent d’une production d’électricité pour 19 000 hors chauffage – ces projets qui traitent en moyenne 80 000 tonnes d’effluents par an permettent des avancées environnementales et sociales importantes:
- Une station d’épuration qui permet la destruction des pathogènes à plus de 99% et des graines de mauvaises herbes,
- Une production d’électricité renouvelable 7j/7 et 24h/24,
- La production d’un fertilisant naturel de grande qualité, local et désodorisé,
- Véritable levier de transition des exploitations agricoles vers l’agroécologie, elle permet la réduction des usages d’engrais de synthèse et de produits phytosanitaires, l’amélioration qualité de l’eau et de l’air, l’amélioration bilan carbone et la réduction des gaz à effet de serre,
- Une dynamisation des collectifs agricoles et maintien d’exploitations agricoles de taille familiale
Faire des agriculteurs des acteurs de l’ENR
Avec un chiffre d’affaire en hausse de 27%, le service photovoltaïque a connu une forte croissance sur l’exercice 2021-2022: plus de 3MWc ont été mis en service et l’équipe supervise chaque jour 700 centrales photovoltaïques. Sur une marché de l’autoconsommation en plein essor, résidentiel comme industriel, l’équipe de 22 salariés se structure et se forme pour monter en compétences, notamment sur la partie maintenance, afin de maîtriser l’intégralité des étapes dans l’accompagnement des projets. De nouveaux outils de pilotage et d’expertise viennent renforcer leur déploiement pour améliorer la sécurité et la qualité des chantiers. L’équipe a déménagé en décembre 2022 dans ses nouveaux locaux au cœur de Lacapelle-Marival, en lieu et place de l’ancien dépôt de la coopérative.
Un pôle bois en plein essor
Le bois, très présent sur notre territoire, est une ressource d’avenir, tant pour la construction que pour l’énergie. Cette activité bois partagée entre Fermes de Figeac, la scierie Lafargue, la SCIC BEL, la CUMA Lot Environnement et France Noyer renforce la stratégie de la coopérative dans la création de valeurs ajoutées locales. La scierie Lafargue représente 9 emplois locaux et 1 000 K€ de bois vendus sur l’exercice 2021-2022. En collaboration avec la SCIC BEL, la création d’un écosystème d’avenir, local et vertueux, se poursuit avec 19 acteurs territoriaux engagés: 6 chaudières bois de 100 kW sont dores et déjà en fonctionnement. Avec l’acquisition de l’entreprise France Noyer à Assier, Fermes de Figeac souhaite valoriser un savoir-faire unique en France et mutualiser les compétences entre les deux scieries.
Quelle viande bovine demain dans nos assiettes?
Malgré un léger repli, notre activité distribution (5 magasins de proximité franchisés Gamm Vert) reste résiliente face à l’inflation des prix, une pression concurrentielle accrue et des consommateurs préoccupés par leur pouvoir d’achat. Nous continuons à renforcer notre proximité pour garantir un maillage territorial de nos offres et services et une alimentation territoriale qui ai du sens. Les produits régionaux et les Boucheries des Éleveurs représentent près de 60% du CA des magasins, dont la moitié est portée par nos 3 boucheries à Figeac, Lacapelle-Marival et Sousceyrac-en-Quercy. La question de la consommation de viande est au coeur des perspectives de travail de notre activité distribution, avec l’accompagnement dédié d’un groupe d’adhérents et de salariés de la coopérative de tous horizons. A noter le début des travaux d’un nouveau magasin à Bagnac-sur-célé en 2023.
Quelle agriculture en 2040?
Invité d’honneur de notre Assemblée Générale, Jean-Marie Séronie, agroéconomiste et auteur du livre “2041, l’odyssée paysanne pour la santé de l’Homme et de la planète” a partagé son regard sur les enjeux du monde agricole et son rôle stratégique dans le monde de demain.
Le monde agricole est confronté aux défis démographiques et climatiques. La population européenne baisse, sa consommation aussi, notamment de viande. Les climats évoluent et nous ne produirons plus la même chose demain à Toulouse ou à Caen. Nous évoluons vers une agriculture moins chimique, qui utilise des processus plus naturels, comme la dynamique des sols et le maillage des parcelles. Le territoire peut être un espace où l’on invente de nouvelles solutions et les agriculteurs seront davantage en adéquation avec leurs milieux de proximité. Dans cette grande révolution territoriale de l’agriculture, les exploitations seront de plus en plus diversifiées, ouvertes sur l’extérieur, employeuses et les compétences seront mutualisées. Les coopératives sont l’un des mieux où l’intelligence collective peut s’exercer.
Jean-Marie Séronie, agroéconomiste